par Lydia Alder pour FamillÉduc, la revue de Famille.Québec
Jean-François Roberge est Ministre de l’Éducation depuis octobre dernier. L’éducation est un dossier d’envergure qui touche non seulement les familles, mais la société en entier. Nous avons recueilli les questions de parents, d’enfants, d’enseignants et de directeurs d’école pour le Ministre. Voici ses réponses :
Question d’un directeur d’école :
Face à la pénurie d’enseignants, quel est votre plan pour la valorisation de la profession et pour attirer la relève dans cette belle profession ?
— Éric Rivard, directeur de l’École primaire Île-des-Sœurs
Nous sommes bien au fait de la pénurie d’enseignants. Nous travaillons fort pour mettre en place des mesures concrètes pour attirer (et aussi, retenir) davantage de talents dans la profession.
Nous souhaitons mettre en place des bourses d’excellence pour de jeunes talents qui feraient le choix de l’enseignement et qui y conserveraient de bons résultats. Nous désirons également mettre en place un programme de mentorat afin que les nouveaux enseignants puissent être guidés par des pairs plus expérimentés à leur arrivée à l’école. Des sommes ont d’ailleurs été réservées à cette fin dans le budget du gouvernement du Québec.
Question d’une enseignante :
Le nombre de nouveaux enseignants qui abandonnent la profession après quelques années est alarmant. Parallèlement, le nombre d’enfants « codés » avec des troubles de comportement et d’apprentissage est grimpant. Comment allez-vous aider les enseignants actuels ?
— Nathalie-Anne Bojanowski , enseignante pour la CSLBP
Il est nécessaire de travailler davantage à la rétention du personnel enseignant, et donc, d’améliorer ses conditions de travail. Nos enseignantes et enseignants font un travail exceptionnel au quotidien, et il faut les aider à aider les élèves à réussir. À cette fin, nous croyons que l’ajout d’environ 600 ressources professionnelles dans les écoles permettra de mieux soutenir les enseignants dans leur travail quotidien. Nous garderons également cette vision en tête lors des négociations à venir concernant le renouvellement des conventions collectives avec les enseignants. Nous avons d’ailleurs déjà exprimé notre volonté d’éliminer les premiers échelons salariaux afin de hausser de manière considérable le salaire à l’entrée de la profession.
Question d’un parent :
Les élèves qui font partie d’un programme scolaire modifié (à cause de troubles d’apprentissage sévères) se retrouvent avec aucun diplôme à la fin de leur parcours scolaire. Cela complique grandement leur entrée sur le marché du travail. J’aimerais savoir ce que le ministre pense de cette situation et s’il prévoit des moyens pour modifier la situation ?
—
Manon NADEAU, maman d’un enfant à l’école Lucien Guilbault
Tous les élèves n’apprennent pas au même rythme. Ceux ayant des défis particuliers, notamment, ont parfois besoin d’un aménagement plus personnalisé le temps de rattraper un retard afin de leur permettre de réussir. C’est pourquoi le programme scolaire modifié existe. Un programme scolaire modifié, au même titre que le programme régulier, peut mener au diplôme d’études secondaires.
Question d’un élève :
Cette année, je suis dans la seule classe branchée de mon école. Est-ce qu’il pourrait y avoir plus de classes branchées ?
— Charlotte, élève de 4e année à l’école des Marguerite
Les classes branchées sont un atout certain pour les élèves. Dans les prochaines années, ce type de classe est d’ailleurs appelé à augmenter dans nos écoles, partout au Québec. Le précédent gouvernement a présenté un Plan d’action numérique, qu’il faut d’ailleurs saluer, et nous avons l’intention d’y donner suite.
Question du milieu communautaire :
Quel est le rôle des organismes communautaires dans l’éducation, en soutien aux écoles et aux familles ?
Les organismes communautaires jouent un rôle essentiel en éducation. Certains offrent des services précieux d’alphabétisation, par exemple. D’autres encore permettent à des jeunes en grande difficulté de poursuivre leur parcours en dehors du cadre scolaire. Il est important de les soutenir. C’est d’ailleurs pourquoi notre gouvernement a réservé, au dernier budget, une somme de cinq millions de dollars pour les cinq prochaines années afin de bonifier leur
financement.