Entrevue avec Maxime Martineau, enseignante, et Stéphane Proulx, directeur des services pédagogiques, par Lydia Alder
Avez-vous déjà entendu parler des classes branchées ? La technologie, c’est tout un univers qui s’offre aux jeunes, pour le meilleur et pour le pire. On parle souvent de la mauvaise utilisation de la technologie chez nos jeunes, mais elle peut être un moteur de réussite scolaire pour plusieurs.
L’école Vanguard, à Montréal, accueille des étudiants avec des difficultés d’apprentissage graves et un retard scolaire. Depuis trois ans, la classe branchée a fait son apparition à l’école et le constat est positif. La technopédagogie permet d’offrir un service de qualité aux élèves et ce, en temps réel.
Qu’est-ce qu’une classe branchée ?
Une classe branchée est une classe dans laquelle les technologies occupent une place importante et sont utilisées au quotidien à diverses fins. Chaque élève a son portable, donc un ratio 1 : 1. La technologie est utilisée pour être en interaction en temps réel avec l’élève. Cela lui permet de se réajuster dans l’activation de son processus d’apprentissage et de développer son autonomie.
La technologie nous permet d’aller plus loin et de faciliter la rétroaction avec l’élève, en plus de les stimuler. C’est un moteur d’apprentissage. Ça permet également à l’enseignant de voir où est rendu l’élève et d’identifier les difficultés de chacun.
Les élèves utilisent des outils adaptés à leurs besoins qui les aident à atteindre leur plein potentiel. Ils ont accès à des logiciels d’aide en lien avec leur plan d’intervention et leur profil : synthèse vocale, prédicteur de mots, aide à la correction, etc. Ces petites adaptations permettent aux élèves d’améliorer leurs performances et de déployer leur plein talent.
Quels sont vos outils référés ?
Nous utilisons Google Classeroom, qui permet d’organiser la classe. Parmi les outils intéressants pour la rétroaction, il y a : CheckMark, Talk and Comment, Google doc. Il existe plusieurs excellents outils, applications et extensions en ligne!
Est-ce bénéfique pour tous les élèves ?
Dans le cas de l’école Vanguard qui accueille une clientèle avec des besoins particuliers, les outils de la classe branchée sont particulièrement bénéfiques, mais ça fonctionne aussi très bien dans une classe régulière. Tout le monde en bénéficie. C’est plus facile pour l’enseignant de cerner rapidement les difficultés et les forces de chacun.
Est-ce facile à mettre en place ?
Il n’y a pas de recette magique; ça prend des ressources à l’école et une équipe qui y croit. Il y a une nécessité de mettre en place une structure qui permet non seulement la formation, mais un accompagnement, un soutien continu pour tous les intervenants, qui les emmène à s’investir davantage. Nous avons libéré en partie une enseignante qui y travaille à 50 % dans le déploiement. Elle est à l’affut des nouveautés et les expérimente avant de les présenter à l’équipe. Elle est entourée de plusieurs autres intervenants qui s’investissent dans le projet. Lorsqu’il y a un problème, les réponses doivent être adressées rapidement; d’où la nécessité d’accompagnement et de ressources techniques.
Nous avons d’abord fait un projet pilote auprès d’une classe avec la suite Google. L’année suivante, nous avons commencé à mettre la structure en place. Nous en sommes à la troisième année. Toutes nos classes utilisent la classe branchée. Les retombées sont importantes pour les élèves. Notre conclusion est claire : on ne doit pas passer à côté de ces outils s’ils sont à notre disposition dans notre école.