Entrevue avec Nathalie Couture, M.A., psychologue et co-auteure du livre Extraordinaire Moi calme son anxiété de performance

 

« La plupart des enfants vivent un stress avant un examen, une compétition ou un événement important, c’est tout à fait normal! Cependant, certains enfants accordent parfois trop d’importance à la réussite et appréhendent tellement l’échec que ces situations leur causent un niveau de stress démesuré : panique, angoisse, malaises physiques, pensées négatives, etc. C’est ce que vivent ceux et celles qui sont aux prises avec de l’anxiété de performance. »

 

Qu’est-ce que l’anxiété de performance et d’où vient-elle ?
C’est la peur de faire des erreurs en situations de performance et d’évaluation. On le voit particulièrement à l’école et dans les sports. On parle d’anxiété de performance lorsque le comportement nuit à l’enfant dans la vie de tous les jours.

Ce n’est jamais une cause unique, c’est toujours un ensemble de facteurs. Au départ, il y a le tempérament de l’enfant, l’environnement, les exigences parentales, la société – puisque nous vivons dans une société de performance – la façon dont l’enfant va interpréter une situation et son expérience de vie.

 

Quels sont les signes qu’un enfant souffre d’anxiété de performance ?
Il y a deux styles d’enfants. D’une part, il y a l’enfant qui évite la situation; par exemple, en période de devoir, on assiste à des crises pour éviter de faire les devoirs. On peut se demander s’il s’agit de paresse ou d’anxiété, mais il y a des signes physiques : l’enfant a du mal à dormir la veille de la dictée, le matin il a mal au ventre, pleure, ne veut pas aller à l’école. D’autre part, il y a l’enfant trop perfectionniste, celui qui n’arrête jamais. Il étudie ses mots de vocabulaire sans arrêt ou réécrit plusieurs fois ses mots parce que la calligraphie n’est pas assez parfaite à son goût.

Dans les deux cas, l’enfant est aussi anxieux dans d’autres situations, pas seulement lors des devoirs. Il a des pensées dévalorisantes.

 

Comment aider et accompagner l’enfant anxieux ?
La première étape est d’amener l’enfant à réaliser ce qu’il vit. Mettre des mots sur ses émotions lui permettra de faire la différence entre ses paroles et ses pensées. Le parent peut aider l’enfant à dédramatiser et l’amener à avoir des pensées réalistes. On peut lui demander : c’est quoi le pire qui peut arriver ? Souvent, l’anxieux ne va pas au bout de son raisonnement, car c’est anxiogène.

 

Quels conseils donneriez-vous aux parents ?
Dédramatiser la situation, en parler avec l’enfant, être attentif à comment l’enfant vit la situation. Lorsqu’un jeune perd dans un sport ou à un jeu, est-ce qu’il a des pensées négatives et destructives ? Aider l’enfant à associer, par exemple, son mal de ventre à son anxiété. Essayer de voir comment l’enfant interprète la situation et comment la voir de façon réaliste. Dans le livre Extraordinaire Moi calme son anxiété de performance, on parle de lunettes déformantes qui déforment la réalité et rendent plus anxieux et de lunettes claires pour voir la situation de façon plus réaliste.

 

Quand consulter ?
On conseille de consulter lorsque les inconvénients prennent trop de place. Lorsqu’un enfant devient colérique et facilement irritable et lorsqu’il y a beaucoup de conflits à la maison. Le parent peut dire à l’enfant : « tu sais dans telle situation tu ne te sentais pas bien, on va aller voir quelqu’un pour nous donner un truc à toi et à moi parce qu’on en a besoin ».

 

Pour plus d’informations :

Centre psychologique et orthophonique du Vieux-LaPrairie (CPOVL)
304, Saint-Ignace, LaPrairie (Québec)  J5R 1E5
Tél. :  514 435-6088