Par Maggy, entrepreneure et maman de deux fillettes de 9 ans et 1 an

 

Est-ce que bien se nourrir est un luxe ?

Je suis une entrepreneure et on peut dire que je suis une fille dynamique et débrouillarde. Lors de ma première grossesse, j’ai perdu mon emploi et j’ai eu recours à un organisme communautaire pour me procurer de la nourriture. Bien manger enceinte, c’est tellement important. Je le savais, mais maintenant je sais à quel point c’est important pour la maman et pour son enfant.

C’est donc lors de ma première grossesse que j’ai découvert un organisme qui allait changer ma vie à bien des égards. J’ai découvert le Dispensaire. J’y ai reçu de l’aide ponctuelle pour bien m’alimenter pendant ma première grossesse. Nourrir la vie à l’intérieur de soi est tellement important. De plus, une nutrition adéquate et bien adaptée aide le système immunitaire du bébé. Au-delà de me fournir de la nourriture, j’y ai appris à bien manger pour combler les besoins nutritifs spécifiques à ma grossesse et j’ai bénéficié d’un suivi avec une nutritionniste.

Lors de ma deuxième grossesse, j’étais en démarrage de mon entreprise. Parfois, les fins de mois étaient difficiles. Maggy, l’entrepreneure et la maman, pensait à payer ses employés et à nourrir sa fille en premier. Souvent, la maman pense à elle en dernier. Bien manger enceinte peut être difficile même pour des entrepreneures ou des professionnelles. On doit continuer à payer son loyer, ses comptes, et il ne reste pas nécessairement beaucoup de sous pour bien manger.

Je suis donc retournée au Dispensaire pour avoir un peu d’aide afin de bien me nourrir. Toute la famille a bénéficié des services du Dispensaire. En fait, j’ai reçu beaucoup plus que de l’information sur les besoins nutritifs. J’ai aussi participé à des ateliers sur l’allaitement, le massage de bébé, les relations entre les frères et sœurs, et même de l’aide psychosociale, ce qui m’a beaucoup aidée à titre de professionnelle. Devenir maman et gérer une entreprise comportent leur lot de défis. Il faut arriver à bien établir ses priorités.

Lorsque tu es entrepreneure, tu crées de l’emploi, mais tu dois aussi payer tes employés et ton loyer. Quand tu diminues tes heures de travail pour prendre soin de ton bébé, ton revenu diminue, et parfois, j’avais du mal à payer les factures. J’avais du mal à bien me nourrir. Les besoins de base pour un bébé coûtent chers aussi, que ce soit les couches lavables ou jetables, le lait maternisé pour celles qui ne peuvent pas allaiter, les vêtements, la chaise haute, etc.

Quand j’étais au plus creux de ma vie, financièrement, j’ai beaucoup apprécié les services du Dispensaire. Beaucoup de familles ont aussi du mal à joindre les deux bouts et ne savent pas à quelle porte cogner.

Les organismes communautaires sont tellement importants et gagneraient à se faire connaître. Outre le Dispensaire, il y a des organismes pour aider les femmes, les immigrants, il y a les Y, les banques alimentaires. C’est encore tabou de demander de l’aide… mais il faut briser ce tabou. Il n’y a pas de honte à aller chercher de l’aide. C’est bénéfique pour toute la famille. Un enfant qui ne mange pas à sa faim ne pourra pas bien apprendre à l’école. Un enfant qui n’apprend pas risque de décrocher. Un décrocheur risque de vivre dans la précarité.

Maintenant, je fais un peu de bénévolat pour aider à faire connaitre les organismes qui peuvent faire une grande différence dans la vie des familles. Je crois qu’il faut redonner à la société.