Par Lydia Alder

 

Nommé ministre de la Famille le 18 octobre dernier, Mathieu Lacombe nous avait touchés lors de son assermentation au moment où ses deux jeunes fils ont couru le rejoindre. Les enfants sont sa priorité; le message est clair.


Le Ministre vient d’annoncer en novembre un financement de 30 M$ sur 3 ans aux organismes communautaires Famille (OCF), dans le cadre de la Stratégie 0 – 8 ans. Lors de notre entrevue, ce père de famille, enthousiaste et déterminé, réitère à plusieurs reprises vouloir offrir des services de qualité plus rapidement à un plus grand nombre d’enfants. Pour y arriver, il mise sur la collaboration avec ses collègues à la Santé et Services sociaux et à l’Éducation ainsi que sur les organismes communautaires Famille.


Ça prend tout un village pour élever un enfant – parents, garderie, école, organismes et des politiques familiales. Quelles seront vos priorités comme ministre de la Famille ?
Nous avons mis plusieurs priorités de l’avant lors de la campagne électorale : le retour au tarif unique, les allocations familiales et la création de places dans le réseau des services de garde éducatifs, qui seront créées en partie par le mouvement vers la prématernelle 4 ans.

Si nous parlons de la vision, nous sommes à un moment où la petite enfance occupe plus de place que jamais dans l’espace public. Les Québécoises et Québécois sont préoccupés par la petite-enfance et souhaitent agir davantage pour favoriser l’apprentissage des tout-petits. Nous avons l’intention de poser des gestes concrets pour notamment offrir plus de services, plus de dépistage des problèmes de développement à plus d’enfants.


Vous parlez de dépistage, donc de prévention et de collaboration interdisciplinaire ?
Oui, la prévention est importante. Pour y arriver, il faut être attentifs au développement de nos tout-petits, avoir les bons outils pour détecter les difficultés, et ensuite offrir un support à l’enfant et aux parents. Je suis très fier de la collaboration entre les équipes au gouvernement. Nous travaillons ensemble en ce sens, avec mes collègues : le ministre délégué à la Santé et Services sociaux, Lionel Carmant, se penche sur la façon dont on peut aider nos tout-petits en dépistant plus rapidement leurs problèmes de développement. Mon collègue Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation, planche sur un nouveau cycle préscolaire, la prématernelle 4 ans, non obligatoire. À titre de ministre de la Famille, je suis au cœur de ce chantier pour assurer un continuum de services entre 0 – 5 ans.


Quel est le rôle des organismes communautaire auprès des familles au Québec ?
Leur rôle est essentiel. Les organismes peuvent nous aider à identifier les enfants qui ne fréquentent pas le réseau des services de garde. Je vais vous dire ce qui m’empêche de dormir en ce moment, c’est le fameux 20 % d’enfants non présents dans le réseau; ce sont souvent les enfants les plus vulnérables, ceux que nous n’arrivons pas à rejoindre. Plusieurs de ces familles fréquentent un organisme communautaire Famille.


Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin! Comment inciter les organismes à travailler ensemble ?
C’est une belle citation; je l’avais affichée dans mon bureau pendant longtemps!

Je suis un joueur d’équipe et je veux travailler en équipe avec les organismes communautaires Famille. C’est le message que je leur ai lancé lors de l’annonce du financement de 30 M$. Ils ont un rôle important et je compte beaucoup sur eux pour identifier le fameux 20 % d’enfants qui ne fréquentent pas les services de garde pour offrir à chaque enfant une chance égale. ?