Par Nathalie D’Amours, Éditrice 

 

La question semble pertinente après avoir assisté à la présentation de Thierry Giasson, le 6 novembre dernier, lors de la Rencontre nationale de la FQOCF tenue à Québec. Membre du groupe de recherche en communication politique de l’Université Laval, il décrivait le modèle de gestion du pouvoir de notre société ainsi : 

  • Le Québec est une démocratie libérale de représentation. 
  • Dans une démocratie représentative, le pouvoir appartient aux citoyens, qui le délèguent à des représentants pour l’exercer en leur nom. Il est donc important de suivre leurs actions par la suite. Devrons-nous continuer à leur déléguer notre pouvoir? 
  • Le gouvernement exerce ce pouvoir sur la base d’un mandat qui lui est confié lors d’une élection. Il est le mandataire du pouvoir exécutif, donc il a le pouvoir d’agir. Son mandat est toutefois limité dans le temps. 
  • Les parlementaires ont un pouvoir législatif, soit celui de participer à la rédaction et au vote des lois et des règlements. Nous devons nous sentir concernés, car ces lois et règlements régiront notre quotidien par la suite. Il faut s’y intéresser et s’exprimer sur le sujet lors des consultations mises en place avant leur adoption, car après il est trop tard pour renverser le processus.

De son côté, l’administration publique : 

  • est indépendante du pouvoir politique (afin d’assurer la protection des intérêts des citoyens);
  • fonction de conseil auprès des élus; 
  • s’assure de la mise en application des décisions politiques;
  • fait preuve d’indépendance et de loyauté simultanément. 

 

L’exercice du pouvoir est centralisé au sein du bureau du premier ministre. La concentration du pouvoir décisionnel tourne autour du premier ministre, de ses conseillers (non élus) et de quelques ministres importants (Finances, Conseil du Trésor, Justice). Il est important de savoir qui occupe ces postes stratégiques. C’est là que l’influence et le pouvoir politique sont le plus présents. Le cabinet ministériel ne décide pas vraiment, mais a plutôt une fonction de consultation et d’approbation. Pour les élus, la communication sert à informer et à susciter l’adhésion de la population à l’égard de l’action du gouvernement.

 

Quelle sera la communication mise en place afin de nous assurer que nos intérêts sont considérés sous la loupe de notre propre expertise? Comment favoriser un juste équilibre entre, d’une part, les pouvoirs des gros lobbys qui ont accès à ces membres constituant le pouvoir et, d’autre part, notre humble expertise citoyenne?

 

La clé : se préparer, avoir un plan et ne pas laisser les occasions nous filer sous le nez. Soyez intéressés, car notre avenir en dépendra. Soyez prêts à être efficaces. Ayez des outils affûtés, des listes d’alliés… Une simple préparation multiplie les chances de succès. Préparez les contacts pertinents et agissez au bon moment!

 

Les parlementaires légifèrent en général pour officialiser des changements déjà acceptés par la population. Quelquefois, ces changements répondent à un groupe ou à un objectif politique. Pour les parlementaires, qui ont été élus, leurs objectifs sont légitimes. Toutefois, puisqu’aucun gouvernement n’est élu par la majorité des citoyens, un enjeu de légitimité demeure. Les différents partis politiques et les visions politiques diverses reçoivent tous l’assentiment d’un certain nombre de citoyens. Résultat : nous vivons dans une société dans laquelle personne ne peut se targuer d’avoir la vérité absolue, et encore moins la science infuse.

 

Ensemble, soyons forts pour faire reconnaître le besoin de nos familles. Soyons prêts à parler haut et fort pour les gens que nous côtoyons et qui nous font confiance! Restons vigilants. Soyons prêts!