Par Danielle Papillon et Audrey Rodrigue, AÉMFQ

 

Revenant à la nature du service éducatif en milieu familial, un milieu chaleureux au sein duquel les complicités s’installent, j’aimerais partager avec vous une dernière histoire vécue. Cette histoire démontre toute la belle contribution qu’un service de garde en milieu familial peut offrir et dont certains reconnaissent la valeur.

 

Un samedi soir, j’ai reçu un coup de fil d’une policière. Son équipe avait répondu à un appel pour « une chicane de couple » où les individus étaient en état d’ébriété. Les agents souhaitaient que quelqu’un soit appelé pour prendre soin de l’enfant. Les membres du couple n’avaient pas de famille au pays et, comme l’enfant fréquentait mon service de garde, ils ont pensé à moi. Ma première réaction fut de refuser, mais l’agente m’a bien fait comprendre que si je ne recevais pas l’enfant, l’option de rechange était la DPJ. 

 

Les conséquences que pourrait avoir cet appel à la DPJ, plongeant immédiatement la famille dans les dédales administratifs, leur semblaient beaucoup trop importantes pour la situation. J’ai donc finalement accepté et reçu pendant une nuit et une journée cet enfant chez moi. J’ai ainsi permis aux parents de reprendre pied. La mère a été dirigée vers la maison des femmes du secteur et a eu accès à des ateliers favorisant le développement des capacités parentales. Aujourd’hui, la famille va très bien.

 

J’ai été personnellement touchée d’avoir pu ainsi contribuer au bien-être de cet enfant en lui permettant de conserver son milieu familial. J’ai été également très heureuse de la confiance que les policiers ont démontrée à mon endroit en reconnaissant mes capacités d’intervention et de soutien. 

 

À l’instar des exemples fournis pour les services de garde en milieu familial, une collaboration est souhaitable entre la DPJ et tous les services éducatifs à l’enfance, non seulement pour la protection des enfants, mais pour leur bien-être, leur développement et leur aptitude à accroître leurs capacités. Le professionnalisme et les compétences des éducatrices devraient être mis au service de tous les enfants de manière optimale, et non être passés sous la loupe des intervenants de la DPJ lorsqu’une intervention se déploie.