Par Danielle Marchand, directrice de PETALES Québec

 

La Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse nous offre une occasion exceptionnelle de partager nos observations soutenues par de nombreux témoignages de parents, de professionnels et d’intervenants qui s’adressent à PETALES Québec.

 

Nous portons davantage notre regard sur la situation de ces familles prises en charge par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) sous la loupe de la théorie de l’attachement, de ses défis, de ses troubles et des connaissances récentes des effets délétères des traumatismes complexes sur le développement global de l’enfant. 

 

Un regard qui doit aussi être tout en nuance pour la situation des familles adoptives. Nous souhaitons dévoiler ces réalités qui restent trop souvent sous le radar. Dans le contexte de la DPJ où les connaissances de pointe et les expertises sont minimales en matière d’attachement, de troubles de l’attachement, de traumatismes complexes et d’adoption, les répercussions sont majeures pour le maintien du lien d’attachement. Les effets souhaités sur le développement et la sécurité du jeune sont inévitablement compromis.

 

Dès le signalement, une approche concertée entre tous les professionnels et intervenants sur les bases de la théorie de l’attachement ainsi que des connaissances à jour concernant les traumatismes complexes et l’adoption seraient essentielles. Cela permettrait d’assurer une démarche clinique qui favorise le maintien du lien d’attachement afin de le soigner et de le consolider en considérant le parent et le jeune comme des partenaires. 

 

Selon plusieurs, « l’enfant est le client de la DPJ ». On entend ces paroles couramment. Les parents se sentent pris en défaut par rapport à leurs compétences en raison du libellé des motifs de compromission retenus. Ils nous témoignent se sentir mis à l’écart, laissés seuls contre les défis que représente une prise en charge de leur enfant par la DPJ. 

 

Tous les professionnels et les intervenants des milieux institutionnels de la santé, des services sociaux, de la protection de la jeunesse et des milieux juridiques doivent être formés convenablement. Cesser les efforts en vase clos, agir de manière concertée et travailler dans la même direction constituent une démarche essentielle. 

 

Référence : http://petalesquebec.org/documents/PDF/M%C3%A9moire2016.pdf