Par Marianne Pertuiset-Ferland, responsable provinciale de la mobilisation, Association féminine d’éducation et d’action sociale

 

La situation exceptionnelle dans laquelle nous a plongés la pandémie s’étire et continue de causer des difficultés à de nombreuses personnes, tout particulièrement aux femmes. Pourtant, cette situation a permis de mettre en lumière le travail invisible et essentiel effectué tous les jours, encore majoritairement par les femmes, qui permet à la société de fonctionner.

La reconnaissance et la valorisation du travail invisible constituent des enjeux centraux pour l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes au Québec et au Canada. À l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (Afeas), on y travaille depuis 1966, année où notre association a été fondée. Au cours des dernières années, nous avons constaté que de nombreuses autres associations œuvraient pour cette cause, mais qu’un manque de concertation nuisait à l’avancement de cette reconnaissance. C’est pourquoi nous avons entrepris de mettre sur pied un comité interassociations afin d’unir nos forces pour accomplir une réelle transformation sociétale. Le moment était d’autant plus approprié que le travail invisible, non rémunéré ou sous-payé, a fait les manchettes depuis le début de la pandémie. Il a été rendu visible par le confinement, la fermeture des écoles et des commerces, la charge supplémentaire de travail pour les parents comme pour les personnes proches aidantes et, enfin, l’urgent besoin de personnel de soins dans les services de santé.

C’est ainsi qu’a été créé, en janvier 2020, le Comité inter-associations pour la valorisation du travail invisible (CIAVTI pour les intimes), grâce au soutien financier du Secrétariat à la condition féminine du Québec. Ce comité regroupe une douzaine d’associations et comporte les objectifs suivants :

1. Mettre en lumière et valoriser l’apport économique et social du travail invisible;

2. Susciter une meilleure compréhension des enjeux entourant le travail invisible auprès de la population, des employeurs, des institutions publiques et des différentes instances;

3.Faire émerger de nouvelles solutions en vue d’équilibrer le partage des tâches invisibles entre les femmes et les hommes ainsi que le partage des responsabilités familiales, étatiques et du secteur privé.

La diversité des associations membres constitue la richesse et la force de ce comité. Dans la dernière année, nous avons collaboré pour créer des outils et des ressources de sensibilisation et d’apprentissage au sujet du travail invisible. En effet, nous croyons que tout changement social commence par une prise de conscience collective, ainsi que par l’ouverture d’un dialogue impliquant les différents acteurs et actrices de la société. C’est pourquoi nos efforts ciblent autant la population générale, les groupes communautaires, les lieux d’apprentissage, que nos élus et élues.

Nous travaillons de manière soutenue pour réclamer la mise en place de mesures concrètes par nos gouvernements afin de mieux protéger et appuyer les personnes qui effectuent le travail invisible. Cependant, nous avons besoin de rassembler un maximum de voix pour que notre message ne puisse pas être ignoré! C’est pourquoi nous récoltons les appuis de la population et des organisations pour ajouter le plus de poids possible à nos revendications.

Pour en apprendre plus sur le travail invisible et sur le CIAVTI, et pour ajouter votre nom en appui, rendez-vous au www.travailinvisible.ca. Sur ce site, vous trouverez notamment un calendrier d’événements, gratuits (en grande majorité) et ouverts à tous et à toutes, ainsi que des ressources de sensibilisation et d’éducation sur différents thèmes liés au travail invisible.

Unissons-nous pour cet enjeu qui touche toutes les familles!