Par Marie Julie Paradis, rédactrice en chef

 

Le terme « charge mentale » a été créé pour définir la charge cognitive et invisible que représente tout ce qui peut se définir comme une tâche domestique : ménage, rendez-vous familiaux, épicerie, habillement, éducation des enfants, planification, etc. Bien souvent, cette charge mentale est portée par les femmes.

Introduit par Monique Haicault en 1984 dans son article La gestion ordinaire de la vie en deux, ce terme décrit comment, chez une femme en couple qui travaille, son esprit demeure préoccupé par les tâches ménagères et la gestion du foyer, charge cognitive importante, constituant l’articulation de la « double journée » qu’elle mène. L’auteure met ainsi en avant le fait que la double charge (travail + foyer) ne se limite pas à une simple addition des contraintes, mais qu’une partie des tâches à gérer pour le foyer suit la femme au travail.

Ce phénomène s’illustre dans des tâches quelconques telles que s’occuper de la vaisselle ou de la lessive, payer les factures, penser à la liste des achats, aller au supermarché, appeler la compagnie de services de télécommunications ou les assurances pour la maison ainsi que d’autres activités qui, une fois additionnées, sont mentalement lourdes.

La charge mentale ménagère ne consiste pas seulement en la simple réalisation de ces tâches, mais s’exprime principalement dans le fait de penser à ces tâches. Ce sont ces pensées qui représentent « un poids », car l’esprit n’est pas libre. En effet, tout au long de la journée, il doit se rappeler les choses qui doivent être réalisées. L’esprit est accaparé par une liste de gestes à ne pas oublier, ce qui représente une source de fatigue mentale et physique.

Selon de récentes données de Statistique Canada, avant la pandémie, quelle que soit leur situation d’emploi, les femmes consacraient plus de temps que les hommes aux tâches domestiques, et ce sont elles qui adaptaient le plus souvent leur horaire aux besoins de leur famille.

Bien qu’elles doivent plus que jamais concilier travail et vie familiale, les femmes continuent d’accomplir la plupart des tâches domestiques. Même si, par rapport à 2017, les femmes étaient moins susceptibles d’être principalement responsables de la lessive et de la préparation des repas pendant la pandémie, aucun changement considérable n’a été observé en ce qui concerne leur participation aux autres tâches domestiques.

Pendant la pandémie, les tâches domestiques les plus susceptibles d’être accomplies principalement par les femmes étaient la lessive et la préparation des repas. Près de 56 % des Canadiens ou Canadiennes vivant en couple ont déclaré que la lessive était surtout accomplie par la femme, comparativement à seulement 16 % des répondants qui ont mentionné que l’homme effectuait principalement cette tâche. Environ la moitié a déclaré que la préparation des repas était surtout effectuée par la femme, alors que seulement 16 % ont indiqué que cette tâche était surtout accomplie par l’homme.

Verrons-nous de nouvelles statistiques lorsque le confinement sera terminé et que tout ce beau monde retrouvera une certaine routine? 

 

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Charge_mentale_m%C3%A9nag%C3%A8re
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Monique_Haicault.
3 https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A2che_m%C3%A9nag%C3%A8re.
4 https://fr.wikipedia.org/wiki/Charge_cognitive.
5 https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/45-28-0001/2020001/article/00081-fra.htm