Par Sophie Lavoie et les membres de sa famille

 

Nous sommes une famille qui ressemble à beaucoup d’autres, avec mon conjoint Alain, moi Sophie et nos deux belles grandes filles Anne (19 ans) et Ève (16 ans). Avant la pandémie, nous vivions la routine comme plusieurs : métro-boulot-dodo… avec les activités sociales et sportives. Anne et Ève pratiquent la ringuette au niveau élite, un sport qui est devenu une passion familiale, nos fins de semaine étant presque à 100 % consacrées à ce sport.

Je travaillais au centre-ville de Montréal (3 heures de voyagement par jour!). D’ailleurs, j’ai souvent eu l’impression de passer à côté de quelque chose, de manquer l’essentiel (ma famille) en étant absente de si longues heures de la maison. Pour me donner l’impression de compenser, je me suis impliquée énormément dans le sport de mes deux filles, entre autres comme bénévole pour chacune des équipes (ça me donnait du temps avec elles). J’aimais m’impliquer de cette façon, mais j’étais épuisée!

Lorsque la pandémie a frappé, j’étais en arrêt de travail depuis une semaine (arrêt qui allait durer 5 mois). Lorsque j’ai repris, c’était en télétravail! Depuis ce temps, j’évalue avoir évité près de 500 heures en voyagement!

Dès le début de la pandémie, Anne a poursuivi ses cours de cégep à temps plein de la maison et Ève a été en arrêt complet pour la fin de l’année scolaire 2019-2020. Ensuite, elle a entrepris son secondaire 4 à raison d’une journée sur deux à la maison à la rentrée 2020. Nos filles sont grandes et responsables. Elles ne sont plus de jeunes enfants, ce qui peut parfois donner l’impression qu’elles n’ont plus autant besoin de nous, leurs parents. Mais pour moi, et je pense que pour elles également, tout ce temps qui nous est donné à la maison, ensemble, est un cadeau bien précieux. J’ai l’impression de reprendre le temps « perdu » pendant lequel je n’étais pas là, proche d’elles, pour elles! Le télétravail me permet d’être plus flexible, plus présente! J’ai vu mon équilibre travail-vie personnelle grandement s’améliorer! Nous savions nos filles épanouies, fortes et résilientes, mais la pandémie nous a fait réaliser à quel point elles le sont. Elles ont su s’adapter et poursuivre leur chemin malgré leur sport arrêté, l’école à distance, les « partys » interdits, à cet âge où les rencontres sociales sont si importantes!

Autre point positif pour notre famille : le rêve que nous caressions depuis plusieurs années d’accueillir un nouveau membre dans notre famille a enfin pu se réaliser… avec June, une magnifique et adorable chienne Flandoodle!

En début de pandémie, Alain et moi venions d’entamer notre 20e année en couple. Nous faisons partie des privilégiés ayant un conjoint attentionné, présent, aimant, nous encourageant dans nos projets individuels et communs et ayant un grand sens de l’humour. Comme Alain est travailleur saisonnier, nous avons donc passé une grande partie de l’hiver ensemble à la maison, avec les filles… Cette période nous a permis de solidifier notre amour et de confirmer que nous sommes bien ensemble. Nous avons eu beaucoup de temps pour réfléchir à nos projets d’avenir et d’en discuter. Nous avons même pris la décision d’« enfin » nous dire oui. La date, le lieu et surtout comment nous pourrons célébrer le grand jour restent à déterminer, mais nous espérons que les conditions nous le permettront pour début septembre…

J’aimerais ajouter que, malgré notre chance d’être des privilégiés dans cette pandémie, nous reconnaissons que plusieurs vivent des moments pénibles. Nous ne sommes pas enrobés dans notre cocon à l’abri de ce qui nous entoure. Nous sommes de tout cœur avec ceux pour qui c’est plus difficile, et ça nous rend encore plus reconnaissants de notre situation! λ