Par Marie Julie Paradis, rédactrice en chef

 

Depuis plus d’un an, nous vivons dans l’ombre de la pandémie. Elle a modifié nos habitudes, notre regard sur la vie, nos priorités. Elle nous a permis de reconsidérer notre quotidien. Grâce à elle, aujourd’hui, nous apprécions à leur juste valeur de petites choses ordinaires.

De semaine en semaine, nous avons dû nous adapter. Nous avons été obligés de jongler entre nos obligations parentales, notre travail et les exigences du moment. Cependant, certains changements, surtout au sein de la famille, ont été une véritable bouffée d’air frais.

Plus de temps à la maison, c’est plus de temps de qualité avec nos enfants. Fini le stress du matin, les déjeuners sur le pouce, le slalom entre les activités parascolaires. Si, au début, c’était perturbant, très vite ce ralentissement a été apprécié par petits et grands.

Nous avons redécouvert le plaisir des choses simples : faire son pain, cultiver son jardin, lire un livre, se promener. Oui, cela demande du temps. Et soudain, nous en avions!

Depuis le confinement, nous profitons pleinement de notre quartier, de notre ville. Nous les avons parcourus à pied et à vélo. Pas besoin de voyager loin! Nous avons même sympathisé entre voisins.

Pour le meilleur ou pour le pire, nous avons pris le temps de mieux connaître nos partenaires de vie. Dans la frénésie de nos quotidiens, nous ne faisions que nous croiser. Passer ses journées sous le même toit, de longs mois durant, a mis en évidence les tensions, les différences et les complicités. Certains couples en ressortent soudés, d’autres ont pris conscience que leurs chemins se sont séparés.

Nous avons appris à connaître nos enfants. En les côtoyant chaque jour dans un espace réduit, nous avons mieux compris leurs besoins, leurs craintes et leurs espoirs.

Nous avons pu mesurer le rôle des enseignants : communiquer un savoir, occuper nos jeunes, leur transmettre les valeurs de notre société. Nous savons aujourd’hui à quel point c’est compliqué.

Notre consommation a également évolué. Privés de certains biens et services, nous apprécions d’autant plus aujourd’hui la chance que nous avons. Quelques-uns sont même allés plus loin en adoptant une consommation responsable, écologique, locale ou simplement moins compulsive.

La période que nous vivons n’est pas simple. Pour bon nombre de familles, elle a été particulièrement perturbante. Cependant, elle nous a aussi permis de faire le point sur notre vie, sur notre façon d’être, sur nos priorités. Elle a été une occasion de nous réinventer.