Par Marie-Pier Hamon, coordonnatrice aux communications de L’Ancre des Jeunes

 

Tous les domaines d’emplois misent sur le développement professionnel pour perfectionner le savoir-faire de leurs employés. Les formations continues, les conférences et le réseautage ne sont que quelques-uns de ces moyens dont on se sert dans les entreprises privées pour accroître la compétence. Pourquoi ne miserait-on pas également sur ces stratégies pour augmenter l’expertise des salariés dans les organismes communautaires autonomes?

 

Maximiser temps et compétences : un défi réaliste?

 

Aujourd’hui plus que jamais, les employés des organismes communautaires ont compris la nécessité de développer leur polyvalence dans le but de répondre aux nombreuses tâches qui leur sont demandées. Il n’est pas rare, surtout depuis l’arrivée de la crise pandémique, que les salariés aient à combler plus que leur poste pour répondre au manque de main-d’œuvre et de financement. De fait, les personnes qui occupent un emploi dans un organisme sont appelées à porter plus d’un chapeau dans le cadre de leurs fonctions. Les semaines de 35 heures peuvent sembler être des semaines de 50 heures tant l’essoufflement arrive rapidement.

 

Il est plus que nécessaire de prendre un temps d’arrêt pour trouver des solutions pour devenir plus compétents tout en préservant notre énergie. Et si la plus importante ressource qu’on pouvait avoir était ses pairs? Peut-on s’aider entre nous à maximiser notre temps tout en développant notre expertise?

 

À découvrir : les groupes de codéveloppement

 

Les moyens pour acquérir de nouvelles compétences professionnelles sont nombreux : formation continue, formations en entreprise ou virtuelles, stages, etc. Certaines options sont toutefois plus coûteuses en temps… et en argent! Pourquoi ne pas mettre à profit nos connaissances individuelles pour l’intérêt de tous en discutant des enjeux propres aux organismes communautaires? Après tout, ne sommes-nous pas les mieux placés pour nous entraider? C’est justement ce qu’a décidé de faire le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) avec ses groupes de codéveloppement des pratiques.

 

Selon Simon Beaudoin, responsable de l’analyse sociopolitique au ROCLD, l’objectif des groupes de codéveloppement, c’est de rendre collectif le savoir et les expériences vécues au sein des organismes du regroupement. « L’idée, c’est de le faire dans un mode non hiérarchique et très horizontal. Ce n’est pas quelqu’un de l’externe qui va venir nous parler d’un sujet que les intervenants vivent au quotidien. Nous, on considère que ce sont eux les experts de leur situation et des tâches qu’ils font tous les jours. C’est une manière de rendre collectif ce savoir-là, de le mettre en valeur et de le valoriser. »

 

Les thèmes de ces comités sont établis selon les besoins des personnes qui en font partie et permettent, entre autres :

  • le partage d’informations et d’idées;
  • la cocréation d’outils;
  • la discussion autour d’enjeux vécus.

 

Toujours selon Simon Beaudoin du ROCLD : « Quelquefois, on a l’impression qu’on est seul à vivre un enjeu ou une problématique quelconque. Finalement, on peut se rendre compte que des enjeux sont partagés et que, si c’est le cas, mieux vaut y donner une réponse collective plutôt que chacun faire le travail de notre bord. » Ces groupes et comités de développement sont donc un moyen de briser l’isolement tout en trouvant des solutions aux situations problématiques vécues.

 

Étendre son réseau pour le bien commun des organismes

 

Le réseautage est très populaire auprès des étudiants à la recherche d’un emploi, mais aussi auprès des salariés, et avec raison! Cette pratique toute simple est une bonne manière de favoriser les discussions et partenariats. Ces rencontres peuvent également permettre de :

  • discuter dans un cadre plus informel;
  • faire rayonner son organisme;
  • aller chercher différents outils;
  • discuter des différents enjeux qui touchent son organisme;
  • trouver encore plus!

 

Dans la vidéo « Réseauter en OBNL, pourquoi est-ce important? » diffusée sur Espace OBNL, Ruth Vachon, la présidente-directrice du Réseau des femmes d’affaires du Québec (RFAQ), s’exprime ainsi à propos du réseautage : « Réseauter, c’est comment je bâtis mon carnet de contacts de façon à être utile à quelqu’un et que quelqu’un d’autre soit aussi utile à moi à un moment où j’en ai aussi de besoin. » Comme quoi le réseautage peut nous aider à exploiter nos forces et celles de tout un chacun au moment opportun!

 

Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. C’est si vrai que plusieurs regroupements d’organismes existent dans le but de faire avancer leur cause ainsi que leurs revendications auprès des instances publiques. Nous avons tout avantage à augmenter notre expertise grâce à notre beau réseau. Après tout, nous sommes les vrais experts!


Pour plus d’information
ancredesjeunes.org