Par Paméla Fournier, maman et rédactrice

 

Existe-t-il encore des tabous concernant une femme qui devient mère à 40 ans? En voyant le bedon rond d’une quadragénaire, on pourrait entendre : « Voyons, elle est bien trop vieille » ou « Voyons, quand elle prendra sa retraite, son enfant sera encore aux études ».

Pourtant, au Québec, en 2020, 3 370 bébés sont nés de mamans âgées de 40 à 44 ans, comparativement à 1876 en 2006, selon l’Institut de la statistique au Québec. Donner la vie après 40 ans devient de plus en plus populaire… En y pensant bien, la maternité tardive peut comporter plusieurs avantages!

 

40 ans, l’âge de raison

Les raisons de vouloir donner la vie à 40 ans sont multiples, mais elles sont très différentes d’il y a 60 ans. Autrefois, les mères quadragénaires donnaient naissance à un cinquième ou à un sixième enfant. Elles continuaient d’enfanter jusqu’à ce que leur système reproducteur ne le leur permette plus. Aujourd’hui, plusieurs femmes deviennent mères pour la première fois après avoir soufflé leurs 40 bougies.

Qu’est-ce qui explique ce changement de mentalité? Eh bien, chez certaines femmes, la procréation s’est avérée difficile durant la trentaine, et ce n’est qu’après plusieurs années d’essai qu’elles ont finalement réussi à tomber enceintes. Pour d’autres, l’horloge biologique n’a tout simplement pas sonné avant cet âge. Les femmes qui désirent avoir un enfant après avoir quitté la vingtaine et la trentaine ont généralement voulu terminer leurs longues études, bâtir leur carrière et économiser de l’argent avant de se lancer. D’autres ont attendu de trouver le bon amoureux. Elles reconnaissent mieux les valeurs qu’elles désirent partager avec leur partenaire de vie et celles qu’elles veulent transmettre à leurs enfants. Elles connaissent mieux leurs points forts, leurs points faibles et leurs limites. Certaines ont avoué avoir attendu avant d’avoir un enfant, car elles avaient peur de l’avenir en raison des nombreux changements climatiques. Elles se disaient incertaines de vouloir mettre au monde un enfant, ne connaissant pas le sort de la planète.

Vers 40 ans, les femmes affirment avoir envie de plus de stabilité. La plupart ne cherchent plus à faire la fête et ne sont plus en quête de liberté, ce qui facilite la transition vers une vie remplie de grandes responsabilités. Le tremplin est moins haut, disons. Bref, donner la vie « sur le tard » rime avec plus d’argent, de sagesse, de patience.

 

Les risques de l’âge

Cependant, petit bémol, la fertilité n’est plus à 40 ans ce qu’elle était à 20 ans. Et elle est presque nulle après 45 ans. De plus, les risques liés à la grossesse et à l’accouchement sont plus élevés pour les femmes plus âgées : fausses couches, malformations fœtales, anomalies chromosomiques, diabète gestationnel, hypertension artérielle, anomalie du placenta, accouchement plus difficile. Cependant, et heureusement, les techniques de dépistage des anomalies se sont grandement raffinées grâce aux amniocentèses et aux analyses d’ADN en début de grossesse. Les femmes risquent également plus d’avoir des jumeaux après 35 ans, car elles peuvent produire plus d’un ovule par cycle.

Pour terminer sur une note humoristique, selon une étude réalisée en 2015 à l’Université de Boston, les femmes qui ont un enfant après 40 ans auraient 4 fois plus de chances de vivre centenaires! Elles pourront donc sans problème assister à la collation des grades de leur progéniture!