Par Anne D. Mc Donald, rédactrice en chef

 

 

Est-ce que tu pourrais nous parler de toi?
Qui es-tu? Où es-tu installée?

Je suis originaire du Saguenay, mais je suis installée à Québec. Je fais du cyclotourisme avec mon conjoint et ma fille, Barbara, qui a 4 ans. Ma fille fait le voyage dans une remorque tirée par mon conjoint. Mon conjoint est un grand cycliste et nous sommes avides de plein air. Amener notre fille dans nos aventures de plein air était évident.

 

Pourquoi recommandes-tu le cyclotourisme en famille?

J’ai un peu converti mon conjoint parce que je trouve que c’est tellement une belle façon de voyager. Tu prends plus le temps de voir le paysage et de profiter de tes journées. Tu n’es pas en voiture, mais au grand air toute la journée. Le soir, tu te sens bien, tu as fait de l’activité physique et tu peux relaxer au camping en famille.

Je trouve que le Québec est vraiment une belle place pour le cyclotourisme avec le réseau des pistes vertes. Plusieurs sont d’anciens trajets de chemin de fer transformés en véloroutes, donc il y a peu de dénivelés à ces endroits. Lorsqu’on fait du cyclotourisme avec un vélo chargé de bagages, c’est l’idéal. C’est aussi plus facile pour les enfants qui pédalent.

 

Quelle a été votre première destination en famille?

Notre premier voyage a été de faire le tour du lac Saint-Jean. Ma fille avait 2 ans, et tout s’est très bien passé. Sur ce trajet, tu n’es jamais loin de la civilisation. C’est parfait, parce qu’il fallait aussi garder notre fille intéressée et occupée alors qu’elle passait beaucoup de temps dans sa remorque. La meilleure recette que nous avons trouvée était de faire une petite journée de vélo le matin, soit de 50 à 60 km, et de faire des activités pour elle dans l’après-midi. Nous sommes allés au zoo, au parc et nous baigner.

 

Quelle destination conseillerais-tu comme premier voyage de vélo en famille?

La première destination que je conseillerais pour s’initier est le P’tit train du Nord. C’est possible de le faire en une nuit ou plus. C’est vraiment bien, car tu passes de station en station sur la route et il y a toujours des restaurants, des parcs, etc. Tu peux attraper tes provisions en chemin, donc tu n’as pas à traîner toute ta nourriture. Prévoir des petits trajets permet aussi de faire une préparation pas trop compliquée. Tu peux partir pour une nuit et tu as moins de choses à transporter.

 

Ta fille pédale? À quel âge les enfants peuvent-ils pédaler?

Il faut faire des tests avec son enfant. De notre côté, à 4 ans, elle peut encore faire des trajets en remorque, mais on a peur qu’elle s’ennuie. Nous avons donc acheté un Trail-Gator, avec lequel elle peut pédaler avec nous. Elle fait de petits trajets pour le moment. On essaie aussi d’intégrer le vélo à sa routine, par exemple pour aller à la garderie. On voulait commencer tôt avec elle pour que ça fasse partie de ses habitudes. Ce n’est pas obligé d’être difficile! Les gens voient le projet d’aller camper comme un truc trop compliqué. Il faut juste être dehors. Pour nous, c’est aussi lui faire comprendre que c’est correct de partir de la maison et d’aller dormir dans le bois. Elle n’a pas à avoir peur de quitter sa routine.

 

Quels ont été vos défis de cyclotourisme en famille?

Ça dépend vraiment des enfants. De notre côté, notre fille est vraiment sociale. Si je la perds des yeux 30 secondes, elle part jaser avec les gens sur le camping. Ça peut être stressant pour un parent. Sinon, faire la gestion des vêtements. Un enfant n’a pas le réflexe de se dire qu’il n’ira pas sauter dans une flaque d’eau parce qu’il a juste un pantalon sec. Non. Il faut penser au lavage, au linge de rechange et à toute cette logistique, mais le faire en camping t’oblige à t’organiser.

 

As-tu des moments marquants à partager?

Ma fille chante tout le temps! On trouve ça tellement drôle. C’est comme si on avait une radio. Ce sont de beaux moments. Elle dit à mon chum tout ce qu’elle voit, alors c’est comique. Lors de notre premier voyage, elle s’est couchée au milieu du chemin au zoo et s’est endormie. C’était vraiment drôle. C’était une grosse journée!

 

As-tu des trucs pour nos futurs amateurs de vélotourisme?

Il faut faire quelques petites choses :

  1. Il faut bien choisir sa destination. Au Québec, on est vraiment chanceux. Récemment, nous sommes allés de Saint-Jean-sur-Richelieu à Granby. Il y a une boucle, c’est plat et il y a des campings. C’était idéal. Les groupes Facebook sont de bonnes sources d’inspiration.
  2. Il faut impliquer l’enfant à toutes les étapes et garder son attention. Si on monte la tente, Barbara doit nous aider à mettre chaque piquet. Il faut tenir pour acquis que tout va être plus long, et c’est correct.
  3. Il faut penser à des activités aussi en cas de pluie et tout au long du chemin.
  4. Il faut penser à la base. Comme prendre l’habitude de vérifier la mécanique des vélos, penser aux imprévus, à la trousse de premiers soins, à l’équipement, etc.

Bref, c’est un beau défi, mais une fois que tu réussis… tu réalises la grande fierté que ça apporte pour toi, mais aussi pour l’enfant.

 

Côté sécurité, qu’est-ce qu’il ne faut pas oublier?

Vérifier tout son équipement avant de partir va éviter des problèmes en route. Il faut avoir des lumières fonctionnelles. C’est sécurisant lorsque tu es sur une route parce que tu aides les automobilistes à te voir de loin. Et, évidemment, il faut porter un casque. Barbara aussi le porte dans sa remorque, c’est très important. Les remorques sont très sécuritaires. J’ai aussi un petit drapeau. Dès que tu es proche des voitures, il faut s’assurer d’être très visible. Il ne faut pas avoir peur de ralentir et de prendre son temps, faire ses arrêts obligatoires, etc.