Par L’équipe du service à l’emploi d’Emploi Jeunesse

 

Le passage de l’adolescence à la vie adulte est un processus complexe sur plusieurs aspects. En effet, l’adolescent qui deviendra jeune adulte aura comme volonté d’occuper un emploi pour économiser de l’argent pour ses études ou projets futurs. Cependant, depuis quelques années, et surtout avec la pandémie, cette projection « d’économiser pour plus tard » est devenue un concept abstrait pour ces jeunes qui intègrent le marché du travail de plus en plus jeunes.

Les adolescents âgés de 14 et 15 ans veulent occuper un emploi non pas pour économiser, mais pour gagner une certaine autonomie financière par rapport à leurs parents. Ils souhaitent pouvoir s’acheter ce qu’ils veulent quand ils veulent, sans se priver. Ce besoin d’autonomie financière n’est pas mauvais, car il rend l’adolescent responsable. Toutefois, il peut devenir néfaste pour les études qui ne seront plus une priorité, car « pourquoi aller à l’école si je peux me faire de l’argent ». À cela, ajoutons le prix de la vie qui ne cesse d’augmenter et, pour certains jeunes, le sentiment de devoir soulager financièrement leurs familles.

 

Travailler pour vivre au lieu de vivre pour travailler

La pandémie a joué un grand rôle dans l’évolution du marché du travail. Le télétravail est devenu une habitude et, pour plusieurs, un confort. Une grande flexibilité de nos horaires de travail s’est installée et les travailleurs se sont attachés à cette modalité. Pour certains, l’option du télétravail est devenue un critère essentiel lorsqu’ils postulent pour un emploi.

De plus, l’importance d’un équilibre entre vie privée et vie professionnelle s’est accrue. Cette réalité s’est développée avec le télétravail, où nos responsabilités familiales, sociales et professionnelles ont dû être exercées simultanément. Sous l’effet de la pandémie, 49 % des organisations du Québec ont choisi d’accorder plus de souplesse et de mesures de conciliation.

À cela vient aussi s’ajouter le fait que les jeunes travailleurs veulent accorder autant de place à leur vie sociale qu’à leur vie familiale. Avant, les travailleurs s’absentaient surtout du travail pour s’occuper de leur famille. Pour les jeunes, les activités sociales sont aussi importantes.

Aussi, on remarque un écart avec les générations précédentes, qui restaient généralement au même emploi pour toute une carrière, et celle d’aujourd’hui qui pratique le job hopping. Ce terme fait référence à cette tendance qu’ont les jeunes à changer plus facilement d’emploi. Il devient rare qu’une personne reste plus de deux ans au même poste. Ces changements fréquents dans les CV, qui étaient auparavant mal vus par les employeurs, deviennent maintenant une véritable norme. La génération actuelle travaille pour vivre; elle ne vit pas pour travailler.

 

Les enjeux des entreprises face à la nouvelle génération

L’entreprise doit faire face à un contexte particulier et doit jongler entre un marché du travail tendu où elle peine à recruter d’une part, et où elle fait face aux diverses exigences des candidats. Notre constat est que dans les domaines où les offres d’emplois sont nombreuses, ce sont les candidats qui ont le choix et le pouvoir de négociation.

 

La formation : tracas financier ou investissement

Le recrutement et les formations coûtent cher aux employeurs. Bien souvent, ces derniers ne sont pas suffisamment informés sur les dispositifs et programmes donnant droit à des subventions, par exemple. Les employeurs découragés par les démarches administratives ou par méconnaissance des dispositifs renoncent alors à prendre des candidats non qualifiés ou sans expérience, mais pourtant extrêmement motivés. Ces candidats ayant expérimenté différents emplois sont souvent prêts à reprendre des études pour occuper un emploi en adéquation avec leurs objectifs professionnels. De plus, la quête de nouveaux défis offre l’avantage de maintenir la motivation chez le salarié. Cette nouvelle génération a le souhait de donner du sens à ce qu’elle fait et d’avoir un impact dans son travail. À l’inverse, on constate qu’elle n’hésite pas à prendre le risque de quitter son emploi pour être en adéquation avec sa vision du monde du travail, une volonté d’épanouissement et de liberté.

La rétention des candidats peut donc passer par la formation et la possibilité de profiter de la mobilité transversale au sein de l’entreprise. De plus, pour freiner cette tendance au job hopping, une communication transparente entre employeur et employé est essentielle pour que l’employeur puisse s’adapter aux besoins et aux attentes de son employé avant que celui-ci cherche à vouloir quitter l’entreprise.

La communication est un axe de réflexion essentiel pour fidéliser les salariés pluriactifs et les plus jeunes pour qui « carrière » ne rime pas nécessairement avec « employeur unique ». De nombreuses entreprises redoublent d’efforts et proposent alors des avantages additionnels quand ils ne peuvent proposer le télétravail.

 

Des profils de candidats qui s’assument

Les candidats à multiples casquettes, ceux qu’on définit comme étant des slashers, cumulent plusieurs activités, parfois complémentaires ou totalement différentes. Cumuler plusieurs activités n’est pas nouveau. En revanche, le revendiquer et l’afficher comme mode de vie professionnelle est un phénomène récent.

Le job hopper, lui, bénéficie d’un CV démontrant une meilleure expérience professionnelle ainsi qu’une capacité à s’adapter à une équipe de travail et à un nouvel environnement. Il présente une belle maturité. Il a développé des compétences plus vastes et il est mieux outillé face à la résolution de problèmes. Ce sont tous des éléments qui facilitent son intégration rapide à une équipe de travail.

 

Emploi Jeunesse, un organisme pour tous les jeunes Montréalais

Emploi Jeunesse a pour mission d’accompagner les chercheurs d’emploi de 16 à 35 ans sur le territoire de Montréal ainsi que les entreprises dans le processus d’intégration de leurs employés. Il joue également le rôle de facilitateur entre la main-d’œuvre et les besoins des entreprises.

 

Sources :

https://www.journaldemontreal.com/2021/12/14/job-hopping--bondir-dun-emploi-a-lautre-une-tendance-qui-prend-de-lampleur
http://cdeacf.ca/actualite/2022/01/31/pandemie-change-maniere-durable-pratiques-conciliation

 


Pour plus d'information :

205, rue Jarry Est, Montréal (Québec) H2P 1T6
514 495-6571 |
info@emploi-jeunesse.org

emploi-jeunesse.org