Par Isabelle Darveau

L’ergothérapie avec les enfants
L’ergothérapeute contribue à évaluer et traiter ou réduire les retards de développement ou autres déficits qui influencent le développement de l’enfant. L’ergothérapeute intervient lorsqu’un écart significatif est observé entre les habiletés de l’enfant et celles de la majorité des enfants du même âge, et lorsque ce manque d’habiletés interfère avec le développement de l’autonomie dans les activités quotidiennes.

Comme l’activité principale de l’enfant est le jeu, ce dernier devient, pour l’ergothérapeute, le moyen idéal de joindre l’enfant et ainsi l’aider à développer son plein potentiel, principalement au niveau de la motricité fine, des habiletés perceptivo-cognitives et des activités de la vie quotidienne.

L’ergothérapie en service de garde
Les évaluations et les interventions se font dans différents milieux, par exemple, dans certains établissements de santé, en clinique privée, à la maison, dans le milieu de garde ou à l’école. L’ergothérapeute peut ainsi évaluer l’enfant dans son milieu et outiller, à l’aide de stratégies ou d’activités, les personnes qui le côtoient et le stimulent.

Chez les enfants qui présentent un retard significatif et persistant, le service de garde peut demander une allocation spéciale grâce au « plan d’intégration pour l’intégration d’un enfant handicapé en milieu de garde ». L’ergothérapeute, ainsi que d’autres professionnels, participent à cette démarche qui permet de financer des jeux spécifiques ou d’obtenir une ressource supplémentaire pour aider l’enfant en difficulté.

Le jeu, outil de développement

Puisque les enfants apprécient particulièrement le jeu, voici les champs d’action permettant de développer :

  • La motricité fine
    Pour développer sa dextérité, l’enfant doit être suffisamment stable en position assise, présenter un bon contrôle de la tête et une coordination main-œil efficace. C’est pourquoi de nombreux changements dans le développement de la motricité fine sont observés entre 10 et
    36 mois. Attacher des boutons ou tenir un ustensile ou un crayon sont, par exemple, des activités qui dépendent des habiletés de motricité fine acquises par l’enfant.
  • Les habiletés perceptivo-cognitives
    Les habiletés perceptivo-cognitives incluent, entre autres, la perception du corps, la connaissance des couleurs, des grandeurs, des nombres, les casse-tête et les constructions de blocs. Spontanément, la majorité des enfants s’inventent des jeux à partir des boîtes-cadeaux qu’ils transforment ou empilent. L’enfant développe alors son imaginaire et aussi son jeu constructif. Chez le jeune de 12 mois, le plaisir est souvent de faire, de défaire et de refaire, il explore alors le jeu constructif. Le plaisir de démolir est souvent précurseur du plaisir de construire. Le développement de ces habiletés de base conduira vers plusieurs pré-requis scolaires.
  • L’autonomie dans les activités quotidiennes
    Les habiletés de motricité fine et perceptivo-cognitives permettent à l’enfant d’accroître son autonomie pour réaliser des activités de tous les jours telles prendre les repas (manger sans dégât, utiliser les ustensiles), s’habiller (mettre les vêtements dans le bon ordre, attacher les boutons, la fermeture éclair), participer à l’hygiène (se brosser les dents, prendre un bain, se laver les mains), participer à des loisirs en famille et faire les apprentissages nécessaires à l’entrée à la maternelle.

N’oublions pas que les livres ou les grilles sur le développement de l’enfant sont des guides et que chaque enfant évolue à son rythme, qu’il apprend par l’imitation et par la pratique. Si le parent ou la responsable en service de garde en milieu familial a des inquiétudes quant au développement de l’enfant, si son niveau d’habiletés est inférieur à celui des autres enfants du même âge, faites part de vos préoccupations à un médecin de famille ou à un intervenant du CLSC. Ils sauront vous guider vers la meilleure ressource pour votre enfant.

Site Internet : www.irdpq.qc.ca