Par Line Couturier

 

Au cours des dernières années, les conditions de vie des familles québécoises ont été modifiées, ayant vécu des bouleversements démographiques et socioéconomiques majeurs. Familles en mouvance et dynamiques intergénérationnelles réunit des partenaires de milieux universitaires et scientifiques, gouvernementaux et communautaires. Ces acteurs échangent, partagent leurs expériences sur divers sujets concernant la famille, recueillent des informations qui contribuent à l’élaboration d’actions et de politiques qui collent à la réalité des familles, au Québec.

Plusieurs lois relatives à l’enfant ont été créées, influencées par les droits de la personne : Convention internationale relative aux droits de l’enfant, Loi sur la protection de la jeunesse, Loi sur l’instruction publique, Loi sur la santé et les services sociaux, etc. Ces dernières balisent les droits des enfants. Le parent, toutefois, demeure le premier responsable du développement et de la protection de son enfant.

L’instabilité croissante de la vie de couple, la chute de la fécondité, l’entrée des mères de jeunes enfants sur le marché du travail et le multiculturalisme sont quelques-uns des facteurs qui ont apporté des modifications importantes à la société québécoise, au niveau de la diversité des valeurs des familles. Il demeure d’une importance cruciale de respecter les droits et les responsabilités de chacun. On doit reconnaître cette réalité et tout mettre en œuvre pour en favoriser la conciliation.

Le Séminaire L’enfant titulaire de droits et l’exercice de l’autorité parentale : une conciliation nécessaire ? à l’INRS le 2 décembre der-nier, a été une occasion pour les partenaires de se prononcer sur le sujet. Cette rencontre a permis aux participants d’entendre des conférenciers issus de milieux juridiques, médicaux, familiaux, sociaux, communautaires, de l’immigration, des communautés culturelles, de l’éducation. Plusieurs exemples ont été cités, pour illustrer la complexité du sujet.

Les services doivent être dispensés de façon à respecter les droits, la culture et les valeurs de chacun, en encou-rageant la participation de la famille à l’offre de services aux enfants et à la prise de décisions les concernant. Lorsque l’on crée des lois, on doit laisser suffisamment de souplesse pour pouvoir s’ajuster aux situations particulières.

Bien qu’un jeune de 14 ans puisse décider de son traitement médical, il n’a pas nécessairement l’expérience, ni la maturité, pour comprendre un traitement proposé et juger de la portée d’une telle décision. Il est souhaitable qu’il en discute avec ses parents. La diversité culturelle et les croyances religieuses sont aussi à considérer, lorsque la vie d’un enfant est compromise à cause d’un refus de traitement, et que le milieu médical doive passer au tribunal pour le traiter.

En se prononçant sur le partage de l’autorité parentale et la garde d’enfants, lors de l’éclatement familial, les juristes doivent s’assurer que les enfants visés soient entendus, mais que ces derniers ne prennent pas eux-mêmes les décisions.

Les écoles et les garderies, sans remettre en question les compétences des parents, devraient créer et adapter des services pour les soutenir.

Le milieu communautaire apporte une aide précieuse par sa proximité à la famille et la diversité des services offerts, favorisant la relation multigénérationnelle et multiculturelle ainsi quela participation à la vie de quartier.

Cette conciliation est difficile, mais nécessaire. L’expression « Il faut tout un village pour élever un enfant » y prend tout son sens.

 

Pour plus d’information :

http://partenariat-familles.ucs.inrs.ca