Par Anne-Sophie Malen

 

Cette année, vous avez une place disponible dans votre service et vous recevez l’appel des parents de Louis-David qui aimeraient bien venir vous rencontrer et vous présenter leur fils de 3 ans, question de voir si cela clique entre vous. Mais voilà, Louis-David n’est pas un enfant tout à fait comme les autres, il a des besoins particuliers…

Vous acceptez de rencontrer la famille mais, plus la rencontre approche, plus vous hésitez. Au fond de vous, vous avez envie de relever ce nouveau défi, mais en même temps, vous avez peur, vous vous posez plein de questions. Rassurez-vous, ces questions sont bien légitimes et il est sain de se les poser.

En tant que psychoéducatrice et à partir de mon travail de soutien auprès des éducatrices qui intègrent des enfants ayant des besoins particuliers, j’aimerais susciter votre curiosité professionnelle face à l’intégration. En effet, l’intégration en service de garde d’un enfant ayant des besoins particuliers constitue une expérience pleine de richesse qu’il est valorisant de vivre au moins une fois dans sa vie. Bien sûr, on ne se le cachera pas, cette situation amène aussi son lot de préoccupations et demande un bon sens de l’humour et surtout une bonne capacité d’adaptation. Il faut aussi trouver les mots pour expliquer la situation aux autres enfants qui fréquentent votre service.

Jusqu’à l’âge de sept ans, les enfants confondent souvent maladie et handicap. La majorité d’entre eux pensent que la maladie est quelque chose d’associé à la présence d’un objet ou d’une personne et que la maladie peut leur sauter dessus comme par magie. Ils peuvent alors être retissants à toucher la personne handicapée ou à la regarder, par peur d’attraper la maladie. Ils réagissent ainsi car ils ne comprennent pas bien ce qu’est un handicap puisqu’ils ne peuvent pas vivre concrètement cette expérience.

Les enfants peuvent aussi vivre un sentiment d’insécurité, un peu d’anxiété ou de peur. Ils peuvent également éprouver de la jalousie par rapport aux soins particu-liers que demandera l’enfant intégré, et certains auront tendance à adopter momentanément des comportements inadéquats afin d’obtenir votre attention. Mais ayez confiance, en rassurant les enfants, en leur disant qu’un handicap ça ne s’attrape pas comme une maladie contagieuse, et en leur expliquant en termes simples et concrets les différences de l’enfant présent, leurs réactions négatives s’estomperont. Il faut surtout retenir qu’avec un peu de temps et de patience, la plupart des enfants développeront un attachement à leur petit camarade et seront valorisés de l’aider. Ils seront fiers d’expliquer à leurs parents les mille et une petites choses qu’ils auront appris à faire pour aider leur nouvel ami.

Il y aurait encore bien des choses à vous partager, mais j’espère vous avoir donné le goût de vivre cette belle expérience qu’est l’intégration. Bon automne avec vos tout-petits.

 

Les avantages de l’intégration chez les pairs et les éducateurs
Chez les pairs, l’intégration permet de les sensibiliser à la différence et à la tolérance tout en mettant en avant-plan l’importance du respect et de la coopération. De plus, à travers le jeu, les enfants constateront que tous ont des forces et des difficultés.

Chez les éducateurs, l’intégration permet d’acquérir de nouvelles connaissances, d’élargir leurs horizons, de développer des attitudes positives à l’égard des personnes handicapées et de jouer un rôle déterminant pour l’avenir des enfants ayant des besoins particuliers.

 

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