Par le Conseil de gestion de l’assurance parentale
Accueillir un enfant change une vie. Entre les préparatifs avant sa venue, l’adaptation à une nouvelle routine et la découverte de son rôle de parent, cette période est aussi exaltante qu’intense. Dans ce tourbillon de changements, une question se pose rapidement : est-il possible de prendre un précieux temps de pause avec son enfant sans compromettre sa sécurité financière?
C’est là qu’intervient le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP). Conçu pour soutenir les familles à l’arrivée d’un enfant, il offre aux parents un remplacement de revenu pendant une grossesse ainsi qu’à la suite d’une naissance, d’une adoption ou d’un projet de grossesse pour autrui.
« Depuis sa création, 1,4 million de naissances ont été couvertes par le RQAP. »
Le RQAP est un pilier de la politique familiale du Québec. Il incarne un choix de société en faveur de la conciliation famille-travail.
Depuis sa création en 2006, il a versé des prestations pour 1,4 million de naissances, ce qui représente plus de 35 milliards de dollars. Au total, il a assuré la sécurité financière de 9 familles sur 10 pour que les nouveaux parents puissent se consacrer à leur enfant pendant ses premiers mois de vie.
Le RQAP évolue constamment pour demeurer en adéquation avec les besoins des familles, mais également des employeurs. D’ailleurs, en 2020, plusieurs nouvelles mesures sont entrées en vigueur. Parmi celles-ci, trois mesures phares se distinguent particulièrement : l’ajout d’un incitatif au partage des prestations parentales, la prolongation de la période pendant laquelle les prestations peuvent être prises et la possibilité accrue de cumuler un revenu de travail tout en recevant des prestations. Ces trois nouvelles mesures offrent aux parents encore plus de flexibilité pour concilier leurs responsabilités familiales et professionnelles.
Des semaines de prestations partageables additionnelles
Dans son éventail de prestations, le RQAP prévoit des prestations de maternité, des prestations de paternité et des prestations parentales. Historiquement, ces dernières ont toujours été davantage utilisées par les mères. Cette répartition inégale repose souvent sur une perception dite traditionnelle, selon laquelle la mère doit demeurer à la maison pour assumer les soins à l’enfant, tandis que le père doit retourner au travail.
Le nouvel incitatif au partage vise à faire évoluer cette perception en offrant aux parents qui partagent plus équitablement le congé parental des semaines de prestations additionnelles. Plus précisément, 4 semaines de prestations parentales additionnelles (3 au régime particulier) sont offertes lorsque 8 semaines (6 au régime particulier) de prestations partageables ont été versées à chaque parent.
« Partager le congé parental nous a permis d'obtenir des semaines de prestations additionnelles du RQAP. »
Au-delà de l’ajout de semaines de prestations, le partage du congé parental apporte de nombreux avantages pour toute la famille. Par exemple, il est bien documenté dans la littérature scientifique que la présence active du père dans les premiers mois de vie, tout comme celle de la mère, favorise grandement le développement de l’enfant. Toutefois, ces bienfaits ne s’arrêtent pas là.
De récentes études démontrent qu’une présence accrue du père améliore par le fait même la qualité de vie de la mère. Plus précisément, lorsque les pères prennent le congé parental ou une partie de celui-ci, ils s’investissent davantage dans les soins de l’enfant et dans les responsabilités familiales. Cette aide contribue à diminuer grandement la charge de la mère. Il est également intéressant de constater que cet engagement ne se limite pas à la durée du congé. Les recherches démontrent que plus cet investissement se produit tôt, plus il y a de chances qu’il soit maintenu, contribuant ainsi à un partage plus équilibré des responsabilités familiales sur le long terme.
Partager le congé parental présente également des avantages professionnels pour la mère. En effet, lorsque le père demeure à la maison pour s’occuper de l’enfant, la mère peut reprendre ses activités plus rapidement et poursuivre son développement de carrière. Cet avantage renforce sa sécurité financière et contribue à réduire les inégalités de genre.
Les pères ne sont pas laissés pour compte dans cette situation. Au contraire, depuis la création du RQAP en 2006, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir profiter des prestations parentales et à s’impliquer activement auprès de leur enfant. En 2022, 74 % des pères québécois s’impliquaient à l’arrivée d’un enfant, comparativement à 30 % pour le reste du Canada1. Cette donnée témoigne d’un véritable changement de norme, où les pères occupent un rôle de plus en plus actif dans les premières étapes de la vie de leur enfant.
En résumé, l’incitatif au partage des prestations parentales ne profite pas uniquement à l’enfant. Il permet également aux deux parents de s’épanouir à la fois dans leur rôle parental et dans leur rôle professionnel, tout en bénéficiant d’un soutien financier.
La prolongation de la période de prestations
Auparavant, après l’arrivée de leur enfant, les parents disposaient d’une période de 12 mois pour utiliser leurs prestations parentales. Avec l’extension de la période pendant laquelle les prestations peuvent être prises, ils ont maintenant la possibilité de répartir leurs prestations sur 18 mois.
Cette flexibilité se traduit par une meilleure qualité de vie pour les parents qui peuvent, avec l’accord de l’employeur, fractionner ou moduler leurs semaines de prestations parentales en fonction de leurs contraintes familiales et professionnelles. En d’autres termes, cette flexibilité leur permet d’insérer des périodes de travail dans leur congé tout en conservant leurs prestations.
Cette souplesse est particulièrement avantageuse pour les parents dont les métiers comportent des périodes de pointe ou des horaires atypiques, puisqu’elle leur offre la possibilité d’ajuster leur présence au travail sans renoncer aux semaines de prestations auxquelles ils ont droit.
La prolongation de la période pendant laquelle les prestations peuvent être prises permet ainsi aux parents de mieux équilibrer leur vie familiale et professionnelle. Plutôt que d’interrompre complètement leurs activités, ils peuvent maintenir un engagement professionnel tout en recevant leurs prestations. Cette souplesse leur offre la possibilité d’adapter leur rythme de travail selon leurs besoins, tout en restant pleinement présents pour leur enfant.
La possibilité de cumuler un revenu de travail et les prestations
Les parents qui le désirent peuvent gagner un revenu de travail tout en recevant des prestations du RQAP. Ils doivent toutefois s’assurer que leurs revenus totaux ne dépassent pas 100 % de leur revenu hebdomadaire moyen assurable pour ne pas être pénalisés.
La possibilité accrue de cumuler un revenu de travail en plus des prestations a été mise en place pour permettre aux parents de demeurer actifs sur le marché du travail sans compromettre leur congé parental. Avec l’accord de l’employeur, les parents peuvent déterminer différentes modalités. Par exemple, ils peuvent travailler quelques heures par semaine, effectuer un retour progressif ou encore assurer une présence ponctuelle en fonction des besoins de leur emploi.
Cette nouvelle mesure permet aux parents de préserver leur stabilité financière. Elle a été mise en place pour offrir un soutien supplémentaire aux familles, tout en facilitant une transition progressive vers le retour au travail.
De nouvelles mesures aux nombreux bienfaits
Depuis leur introduction, les nouvelles mesures du RQAP continuent de gagner en popularité, ce qui témoigne de leur pertinence. L’incitatif au partage des prestations parentales, la prolongation de la période pendant laquelle les prestations peuvent être prises et la possibilité accrue de travailler tout en recevant des prestations offrent aux parents une plus grande flexibilité pour organiser leur congé selon leurs besoins. En facilitant une meilleure répartition des responsabilités familiales et professionnelles, ces nouvelles mesures permettent aux familles de profiter pleinement des premiers mois avec leur enfant sans compromettre leur sécurité financière.
Quelle que soit leur réalité, les familles québécoises disposent désormais de moyens concrets pour organiser leur congé parental en toute sérénité. En plus d’offrir davantage d’options de conciliation famille-travail aux parents et de permettre aux employeurs de maintenir la productivité de leur main-d’œuvre, cette flexibilité profite également aux enfants, qui bénéficient d’un environnement familial plus stable et équilibré.
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